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Le bouddhisme zen Sôtô

L’école zen Sôtô (en japonais Sotoshu) est une école du bouddhisme japonais qui reconnaît trois maîtres fondateurs : le Bouddha Shakyamuni, maître Dôgen (1200-1253) et maître Keizan (1268-1325). Ses deux temples principaux au Japon sont Eihei-ji, fondé par maître Dôgen, et Sôji-ji, fondé par maître Keizan. L’école Sôtô délivre des enseignements d’une portée universelle et est aujourd’hui solidement implantée en Occident, grâce à l’œuvre de pionniers japonais et de leurs disciples occidentaux.

Maître Taisen Deshimaru

Du Japon à l’Europe

Né en 1914, Taisen Deshimaru suivit l’enseignement de Kodo Sawaki, l’un des maîtres zen les plus influents du XXe siècle, en tant que laïc menant une vie de famille. En 1966, peu avant de mourir, Kodo Sawaki lui donna l’ordination de moine. L’année suivante, il quitta le Japon pour venir s’installer à Paris.

Transmettre la pratique en Europe

Il fut le premier à transmettre la pratique du zen en Europe, où le zen n’était jusque-là qu’une connaissance livresque. En 1970, il fonda l’Association zen d’Europe, devenue aujourd’hui l’Association zen internationale (AZI). En 1972, il fonda rue Pernety le temple de Parizan Bukkokuzenji, où il résida jusqu’à sa mort.

maitre Taisen Deshimaru

Une activité internationale de transmisson

Avec une énergie et une générosité inlassables, il éduqua de nombreux disciples, dirigea des retraites (sesshin) dans plusieurs pays d’Europe, au Canada et au Maroc, créa de nombreux dojos, publia des livres écrits par lui-même ou transcrits d’après son enseignement oral, et traduisit des textes fondamentaux du zen, notamment plusieurs chapitre du Shôbogenzô de maître Dôgen. Une énergie et une générosité inlassables Il eut des relations amicales suivies avec Maurice Béjart, Arnaud Desjardins, Alexandro Jodorowsky, Claude Lévi-Strauss, Paul Chauchard… Nommé premier Kaikyosokan (responsable de l’école Sôtô japonaise) pour l’Europe et pour l’Afrique, il créa en 1979 le temple zen de la Gendronnière. Il décéda en 1982, après avoir donné une grande ampleur à sa mission.

Egawa Shinzan Zenji

Egawa Shinzan naquit en 1928. Son père était abbé du temple de Seikôji. Il reçut l’ordination de moine en 1945 et la transmission du Dharma en 1949. Après des études littéraires et des études bouddhiques à l’université de Komazawa, il fit sa formation de moine à Sôji-ji, l’un des deux temples principaux de l’école Sôtô, à l’époque où Kodo Sawaki y occupait le poste de godo (assistant de l’abbé pour l’enseignement des moines). En 1971, il devint abbé du temple de Hossenji, à Seto (près de Nagoya), où il ouvrit un dojo de pratique pour les laïcs. Par la suite, il fut nommé successivement kannin  (moine cellérier) de Sôji-ji en 1996, kannin de Sôji-ji  Sôin en 1999 et zenji (abbé) de Sôji-ji en 2011, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort en 2021.

D’un naturel chaleureux et enjoué, et d’une gentillesse communicative, il était très apprécié et respecté dans le zen Sôtô japonais.

Visite d'Egawa Zenji au Dojo zen du Châtelet en 2019

Visite d'Egawa Zenji au Dojo zen du Châtelet en 2019

Bien qu’il eût le titre de shike (enseignant habilité à diriger un temple de formation monastique – sōdō), il avait coutume de privilégier la pratique plutôt que l’étude des textes et la réflexion philosophique. Il joua un rôle important dans le développement des échanges entre moines zen européens et japonais et dans la reconnaissance de la mission de maître Deshimaru. Bien qu’il fût très attaché à la pratique traditionnelle dans les temples japonais, dont il ouvrit les portes sans réserve aux Occidentaux qui le souhaitaient, il avait également conscience de la nécessité pour le zen européen de s’adapter aux conditions de la vie moderne.